Les distinctions entre la France et le Québec font souvent rire, notamment pour les expressions différentes, mais aussi pour le mode de vie qui n’est pas (du tout) le même. Ce couple franco-québécois, Caroline et Martin, s’est rencontré dans la Belle Province peu avant la pandémie, en 2020. Depuis, le duo est devenu viral sur TikTok avec ses vidéos qui comparent les deux nations.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
Iels se sont rencontré.es au travail dans un CHSLD du Grand Montréal, alors que Martin était chef et que Caroline travaillait comme préposée. Après ce qu’iels qualifient d’un véritable coup de foudre, ce Québécois et cette Française se sont dit « oui » pour la vie le 23 mars 2021. Depuis, iels ont commencé une carrière sur les réseaux sociaux et sont suivi.es par plus de 572 000 personnes sur TikTok. Iels ont également plus de 52 200 abonné.es sur Instagram. Iels travaillent ensemble et ont chacun leur rôle : Martin s’occupe du montage vidéo tandis que Caroline brainstorm les idées de création.
D’après le couple, iels sont suivi.es autant par des Québécois.es que des Français.es et il faut dire que peu importe d’où tu viens, tu vas relate à leur contenu. Iels se sont confié.es à 4Uetc sur leur nouvelle vie depuis que leur compte a explosé.
Caroline, tu es Française. Pourquoi as-tu choisi de quitter ton pays pour le Canada? Et pourquoi le Québec comme province?
« En 2017, j’ai fait un voyage de dix jours au Québec puis je suis tombée amoureuse de Montréal. J’ai choisi le Québec, automotive ici on parle français. Je ne parle pas anglais, puis j’ai choisi le Canada parce qu’il fait bon vivre. La sécurité par rapport à la France, ça n’a rien à voir. Les opportunités d’emplois, les paysages, la qualité de vie, les gens, tout.»
Est-ce que les visas
t’ont causé des difficultés pour pouvoir travailler à ton compte?
« Moi j’ai fait une résidence permanente avec le parrainage de Martin. On s’est marié.es donc grâce à lui, j’ai un permis ouvert qui est valable jusqu’en 2024 en attendant la résidence permanente. Grâce à ce permis-là, je peux être à mon compte. C’est un permis de travail ouvert par parrainage. »
Votre contenu se démarque en comparant la réalité du Québec et de la France, pourquoi avoir choisi cet angle?
Caroline : « En vivant ensemble, on s’est rendu.es compte qu’il y avait plein de mots, plein de choses du quotidien qui n’avaient rien à voir. On en rigolait, puis des fois on se disputait et on s’est dit, mais il faut qu’on en parle en fait. Il faut qu’on en parle aux gens “regarde ça, ça ne veut absolument pas dire la même selected” puis on en est venu.es à faire des vidéos comme ça. »
Martin : « Notre première vidéo TikTok, c’était pour faire une vidéo pour un chalet qui nous avait invité.es. On n’était pas vraiment intéressé.es par TikTok, c’était trop vidéo, c’était trop jeune, puis là, la première vidéo elle a fait comme 100 000 vues en 24 heures. On s’est dit “OK il y a quelque selected.” Puis on a continué tranquillement. Au début, c’était juste moi. Caroline était gênée, puis elle s’y est mise et c’est là qu’on a lancé le idea France VS Québec. […] On a pris 530 000 abonné.es en sept mois, depuis octobre. »
Remark faites-vous pour trouver des idées de contenu sur ce sujet?
Caroline : « C’est sûr que c’est inspiré de notre couple, mais on regarde tout. Parfois, je vais prendre du lexique que je trouve sur Google, une liste de ce qui se dit en québécois. […] Je tire mes idées de partout, les livres, les vidéos. »
Martin : « Souvent quand on fait des lives sur TikTok, il y a beaucoup de Français qui viennent. Ils disent un mot, là Caroline elle réagit, puis je suis comme “non wtf is that?”” puis de là, on fait des vidéos. […] Généralement, c’est Caroline qui trouve les idées de sketchs. Parfois, on en voit sur TikTok, puis souvent c’est notre quotidien ou des interactions qu’on a en direct dans nos lives. »
Quelle est la réaction du public face aux vidéos France VS Québec?
Caroline : « Il y a de tout, il y a des gens qui se battent entre eux. […] Par exemple, on avait fait le ache au chocolat et la chocolatine, le débat [était] incroyable. Il va y avoir des gens tremendous bienveillants, qui vont adorer, and so forth., et puis il va y en avoir d’autres qui vont vraiment s’engueuler. »
Martin : « La difficulté avec TikTok, c’est qu’il faut que tu sois succesful de gérer la haine. Il y a beaucoup de haine gratuite sur TikTok. Nous, notre contenu est tremendous positif, toujours agréable, toujours de bonne humeur. Généralement, aussitôt qu’il y a des gens qui commencent à devenir malveillants envers les autres, on les bloque. Fait qu’on a presque 2 000 personnes de bloquées sur TikTok. Faut que tu aies la couenne dure! »
Avez-vous toujours travaillé sur les réseaux ?
Caroline : « Je vivais des réseaux sociaux en France, et en fait, le fait d’être réticente aux vidéos, c’est le fait que j’ai reçu beaucoup de haine. J’étais dans le monde du health, et quand c’est ton corps […] tu as beaucoup plus de méchanceté. Beaucoup plus de gens qui scrutent et qui jugent. Donc, je ne voulais pas reprendre des réseaux sociaux seule, c’est pour ça que je suis avec Martin. Je me méfie, je suis timide, j’ai peur. »
Martin : « Si tu tapes mon nom sur Google, tu ne trouves rien. Je n’existais pas sur Web avant Caroline. J’avais Fb, mais je postais des memes, c’était tout. […] Au début, c’était difficile, comme moi les pictures je déteste ça. […] Mais les vidéos, je ne sais pas pourquoi je suis tremendous timide dans la vie, tu viens me croiser dans rue tu vas me parler je vais être comme “ahahaha qu’est-ce que tu veux man?” mais derrière une caméra, ça ne me dérange pas de faire des niaiseries. »
Combien gagnez-vous par mois sur TikTok?
Martin : « Le gros des revenus sur TikTok en ce second, c’est les lives. Quand tu fais des lives, les gens ils donnent des cadeaux, puis ça donne de l’argent. Le gros de nos revenus, c’est ça. […] Si une compagnie nous approche, un TikTok c’est entre 1 000 et 2 000 {dollars} environ. »
Caroline : « En fait, chaque mois est différent. […] Quand tu veux vivre des réseaux, tu te serres la ceinture au début, parce que ça se peut qu’il y ait un mois, il n’y a pas de contrat du tout. Donc, on vit sur nos économies, on peut avoir un mois avec zéro et l’autre on peut peut-être faire 3 000, 4 000 {dollars}. Tout est relatif. »
C’est quoi le plus avantageux, TikTok ou Instagram ?
Martin : « YouTube. Parce que TikTok ne rémunère pas au nombre de vues. Sur TikTok, c’est 0,4 sou pour mille vues. Donc, à moins de faire 5 thousands and thousands de vues à toutes tes vidéos, tu ne pourras jamais vivre que de tes vues sur TikTok. Au Québec, Instagram est encore plus mis de l’avant pour les marques. Je dirais, c’est Instagram qui est beaucoup plus payant. Parce que les compagnies sont comme vous êtes suivies par des gens qui vous aiment, qui vous connaissent. Je pense que ça va changer puisque les compagnies devraient finir par comprendre que la visibilité c’est sur TikTok.
« Si je fais un put up sur Instagram, oui il va y avoir 2 000-3 000 likes. Le gros high, c’est quand il y a style 20 000 personnes qui voient la publication. Sur TikTok, je peux faire une vidéo où je fais n’importe quoi et je peux avoir 100 000, 500 000, 10 thousands and thousands de vues. Si tu as une compagnie et que tu veux que ta marque soit vue, je pense que TikTok c’est là où il faut aller et je pense que ça va se développer avec le temps. Les compagnies ont encore peur, il y a juste les gros noms sur TikTok. »
Vous offrez des formations pour travailler sur les réseaux sociaux, pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans ce projet?
Martin : « Ça c’est mon idée, parce qu’en fait je consomme beaucoup de TikTok, j’étais tannée de voir des *sti de c*ns avec 6 000 abonnés avec 300 vues sur les vidéos faire “HEEY je suis coach TikTok” […] j’étais comme pourquoi nous on le fait pas? Nous, nos abonnés, c’est boum, nos vues c’est boum, comme nous on a quelque selected qui prouve qu’on peut former les gens qu’on a la formule qui fonctionne. »
Caroline : « C’est une formation ouverte à tout le monde. »
Martin : « Mais c’est surtout pour les entreprises, parce que souvent je vais parler à des entreprises sur TikTok, puis je suis comme “hey tes vidéos, on pourrait améliorer ça” […] Il y a des gens ils travaillent la vidéo, ça leur a pris deux heures à la monter, et ça fait 600 vues. Ça ne marche pas, ce n’est pas comme ça TikTok, ça ne fonctionne pas comme ça. »
Est-ce qu’il y d’autres projets à venir?
Caroline : « On aimerait bien lancer notre marque tout simplement. On va partir aux États-Unis en partenariat avec Vanlife. On tourne aussi une émission de télé pour Noovo. Le tournage est fin octobre. »
À noter que l’écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la web page de l’OQLF.
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